Les NFT sont connus principalement pour être des propriétés infalsifiables, qui ne peuvent être détournées. Bien que cette affirmation soit quasiment avérée, il existe des Fake NFT. Il est des personnes assez rusées pour déjouer le système qu’est la Blockchain en s’appropriant (donc en volant) la propriété d’un bien dont ils ne sont pourtant pas les auteurs ou les propriétaires.
Le NFT (Non-Fungible token) est un jeton crypto qui ne peut être inter-changé. C’est un bien dématérialisé, conçu sur une blockchain qui garantit sa vérification et son authentification. La blockchain va permettre après la création du NFT de retracer et stocker toutes les transactions ayant eu lieu depuis la création de ce NFT, du créateur/propriétaire à ou aux prochains acheteurs. Tout est enregistré de façon sécurisé et inviolable, ce qui fait que le certificat du NFT ne peut être détourné ou falsifié par un tiers. Cependant, le fonctionnement des NFT est le suivant : celui qui crée ou insère un NFT sur la Blockchain en est l’auteur. Il peut ensuite le mettre en vente sur une marketplace de NFT et empocher le bénéfice de la vente.
Les Fakes NFT
Le problème est le suivant : Il peut arriver que celui qui crée ou insère un NFT sur la Blockchain n’ait pas les droits d’auteur de la propriété numérique en question. Et si le réel propriétaire n’est pas mis au courant de ces transactions, quelqu’un d’autre bénéficiera des fruits de son labeur. C’est un problème qui tend à être résolu, mais qui peut bel et bien se présenter dans certaines circonstances. Mais en attendant que soit intégré sur la Blockchain Ethereum et les autres permettant la commercialisation de NFT un certificat explicite de propriété intellectuelle ou au moins une preuve de droit d’auteur pour chaque NFT soumis, ci-dessous quelques cas de fake NFT de marque :
Le MetaBirkin NFT de la marque Hermès qui ne vient pas de la marque Hermès
Le sac Birkin est une ligne exclusive et limitée de la marque Hermès créé en 1984 qui se vend à prix d’or (Plus de $300 000). Mason Rothschild, sous le prétexte de « rendre hommage » à l’un des plus célèbres sacs à main de la marque Hermès, a créé et mis en vente sur la plateforme OpenSea, des Metabirkins NFT en édition limitée de 100 Metabirkins, donc des sacs virtuels, sans l’autorisation préalable de la marque. Ces sacs vendus près de $24 000 sont prévus pour le metaverse. Il se trouve que sur la même plateforme de vente, il existe des d’autres copies des Metabirkins de Rothschild qui eux-mêmes, sont déjà des contrefaçons NFT.
La marque Hermès a donc porté plainte au créateur des Metabirkin Mason Rothschild pour violation des droits de marque en vertu du code de la propriété intellectuelle. Ladite marque tient aussi pour responsable de cette situation le monde des NFT et la blockchain qui manque visiblement de vigilance quant à la véracité des droits d’auteur dans la vie réelle. N’ayant jamais consenti à commercialiser ses sacs virtuellement, Hermès affirme que ces NFT sont un exemple concret d’usage de faux dans les espaces virtuels. Rothschild quant à lui n’a pour l’instant pas répondu aux allégations portées à son encontre mais a condamné les falsifications NFT dont lui-même a été « victime… » et qui s’estiment à $35 000 de gains pour les contrefaiseurs du contrefaiseur lui-même. Étonnant n’est-il pas ? Pour l’instant, personne ne pourra être remboursé pour les achats de ces fake NFT, à cause de la nature très complexes des transactions s’effectuant sur la blockchain.
L’affaire Evolved Apes comme Fake NFT
Evolved se voulait un jeu de combat en ligne en mode one vs one qui aurait permis de remporter des ethers pour chaque victoire au combat. Le principe était donc de payer pour obtenir les combattants, étant ici des singes à l’apparence et aux équipements singuliers, suivant le principe des NFT. Les singes combattants NFT étaient donc au nombre de 10 000, comme il est coutume dans les collections de NFT (Confère la collection des 10 000 CryptoPunks), chacun unique et authentique, répertorié sur la Blockchain Ethereum et placé sur la Marketplace OpenSea.
Il se trouve malheureusement que le créateur/développeur derrière de ce jeu et ses NFT, après avoir empoché 798 ethers pour la vente de 4000 NFT de sa collection (soit plus de 3 millions de dollars) s’est volatilisé. Toutes ses coordonnées ont disparu dans la foulée : ses comptes sur les réseaux sociaux et même son site web. Même son prestataire pour la réalisation des dessins pour les NFT n’a pas reçu sa paie. Et les fonds prévus devaient servir au développement du jeu en question, ainsi que de l’aspect marketing et la répartition des gains aux joueurs gagnants.
Les victimes de cet arnaqueur se sont constituées en collectif pour poursuivre en justice le projet. Il semble toutefois que les Fake NFT Evolved Apes continuent d’être achetés et que les commissions de ces ventes vont toujours directement dans le compte du développeur qui a pris la mouche, mais a bien fait attention de ne pas verrouiller son compte.
Un fake NFT-art de l’artiste Bansky
Une annonce postée sur le site officiel de l’artiste Bansky mettait en vente un NFT pour la somme de 100 ether, donc plus de $300 000. L’annonce en question redirigeait vers le site OpenSea sur lequel une vente aux enchères de ce NFT appelé « Great Redistribution of the Climate Change Disaster » était en cours. Une fois l’œuvre achetée par un dénommé Pransky, le lien de la vente du NFT a disparu du site officiel de l’artiste Bansky. Pest Control, la structure en charge de certifier et vérifier les créations de l’artiste a promptement mis en garde sur la nature délictueuse de cette transaction. La conclusion a été que le site officiel de Bansky a sans doute été hacké. L’affaire ayant créé un tollé et par crainte de se faire prendre, l’arnaqueur a versé un remboursement du montant total de l’achat du fake NFT, mais les frais de commission de vente s’élevant à plus de $6700 exclus.
Iconics ou l’affaire des NFT emojis
Un inconnu met en vente un lot de 8000 NFT censés être des représentations 3D de multiples personnages connus. Après la décision de l’artiste inconnu d’offrir 2000 œuvres de sa collection pour $144, les NFT se sont vendus très rapidement. Le souci est que les utilisateurs qui avaient acheté ces NFT n’ont pas reçu les images 3D comme convenu mais une simple collection d’emojis. Le fil de discussion avec l’arnaqueur a ensuite disparu de même que son compte Twitter. Les bénéfices de la vente lui sont apparemment toutefois revenus.
Il existe d’autres types de scams comme la création de fausses marketplaces de vente de NFT, les arnaques en tout genre comme celle avec Evolved Apes ou Iconics ou encore l’usurpation d’identité d’artistes connus ou même du service client d’une plateforme connue. Beaucoup d’artistes souffrent du vol de droit d’auteur par des escrocs abondant sur internet qui se mintent (créer) des NFT des créations d’artistes sans leur consentement préalable.
Comment éviter les arnaques NFT ?
La recherche d’image Google inversée est très utile pour se rassurer de l’authenticité d’un NFT parce que cette recherche va permettre de retracer l’origine de la photo, afin de savoir son site web source. De la même façon, il faut faire des recherches sur l’artiste des NFT, l’entreprise ou toute structure qui vend des NFT afin de s’assurer de leur crédibilité.
Pour les fausses créations de marketplace, il est primordial de vérifier l’adresse contractuel du NFT à acheter. Cela permet de savoir où le NFT a été créé. Les adresses des scams sont généralement fausses, il faudra donc se rassurer que les adresses correspondent sur le NFT et sur la plateforme où il a été minté (créé).
Comme sur Instagram, les artistes ou comptes d’artistes vérifiés ont une coche bleue de compte vérifié à côté de leur nom. Vérifier les comptes sur les réseaux sociaux de l’artiste est tout aussi indispensable, que ce soit le nombre d’abonnés, le fil d’actualité, les commentaires etc.
Quelques arnaqueurs vont jusqu’à usurper l’identité du service client des plateformes de vente de NFT pour soutirer des informations sensibles. Il ne faut donc jamais communiquer ses informations ou données personnelles, c’est le même principe qu’avec les arnaques téléphoniques ou par emails.
Cette vidéo donne quelques détails supplémentaires pour éviter les scams sur la plateforme OpenSea et d’autres encore.